Dieu dit dans le Coran : « Dis : «Si les humains et les génies se joignaient les uns aux autres pour apporter quelque chose de semblable à ce Coran, ils n’apporteraient pas son pareil même s’ils se soutenaient mutuellement». Nous avons effectivement diversifié dans ce Coran toutes sortes de paraboles pour les humains, mais la plupart des humains s’obstinèrent à nier» [1].

Le Coran est la parole de Dieu révélée à son dernier Messager Muhammad (paix et salut sur lui) par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Il est le seul texte révélé conservé totalement en état sans aucune altération, et ce depuis sa révélation jusqu’à ce jour. Il est un miracle éternel de science et d’éloquence. Bien sûr, ce miracle était d’abord destiné aux premiers auditeurs du Coran, à ceux qui avaient la capacité d’en comprendre la pureté de la langue. Ceci ne contredit guère l’universalité du Coran. Les preuves littéraires, scientifiques ou spirituelles dressées jusque là par les savants spécialistes, prouvent qu’il provient sans aucun doute de Dieu (Le Sage et Connaisseur des Secrets) et qu’il est valable pour toute époque et pour tous les hommes.
Et dans un autre verset : «Que ne soumettent-ils donc le Coran à une profonde étude ? Et s’il provenait d’autre que Dieu, ils y trouveraient certainement des contradictions abondantes». [3]
Le Coran constitue l’achèvement du processus des révélations célestes : en tant que tel, il inspire une philosophie et une phénoménologie de l’esprit religieux. Il parle de Dieu, il fournit les éléments qui Le font connaître aux hommes, ainsi que les moyens et voies de Sa manifestation dans le temps et l’espace des hommes : c’est une théologie. Il ordonne aux croyants de s’organiser selon des règles précises : c’est une sociologie, un droit et une économie. Enfin, il est perçu par cet organe subtil qu’est le cœur : il prône une voie mystique.
Il n’existe pas de commentaire canonique du Coran. Aux yeux des savants musulmans, la pratique exégétique reste ouverte et permise tant qu’elle reste cadrée par les règles strictes et rigoureuses établies par les premiers compagnons et par les savants eux-mêmes. Ces règles constituent ce qu’on appelle les sciences du Coran (‘Ulûm Al-qur’ân [4]) et visent à protéger les sens du Coran des mauvaises interprétations et éviter l’instrumentalisation du texte sacré pour des raisons terrestres.
Le Coran a été compilé (rassemblé) dans un premier temps sous les ordres du premier Calife bien guidé Abou Bakr (que Dieu l’agrée) puis définitivement à l’époque du troisième Calife bien guidé ‘Uthmân Ibn ‘Affân (que Dieu l’agrée).

Chaque verset du Coran est lié à un contexte, qu’on appelle en science coranique: les raisons de la révélation (Asbâb An-nuzûl).
Le professeur Omar Benaïssa dit en parlant du sens des versets du Coran : «L’attitude qui consiste à exclure tout autre sens que le sens immédiat, c’est cela l’attitude intégriste. Ce n’est pas seulement une attitude religieuse, loin s’en faut. C’est une attitude humaine, trop humaine. Simple ignorance, elle s’appelle bigoterie ou foi du charbonnier. Mais quand elle aspire au pouvoir pour imposer sa règle, elle s’appelle intégrisme.
Ce n’est donc pas pour avoir trop médité leurs livres saints que certains croyants deviennent intégristes. Bien au contraire, c’est parce qu’ils ne le lisent pas assez…L’intégrisme n’est pas dans le texte, mais dans l’esprit du mauvais lecteur.
La découverte et l’acquisition des différents sens du Coran demandent du temps, et aussi une adaptation de la psychologie de façon à la rendre conforme au savoir acquis…»
[5]
La sagesse et la pédagogie éducative et évolutive de la révélation ont fait qu’on distingue deux grandes catégories de versets coraniques :
les versets mecquois : ce sont les versets révélés à la Mecque avant l’émigration, leur but est de faire connaître aux être humains le Créateur (le législateur) pour L’Aimer et par là L’adorer et Lui obéir. Ils traitent du dogme, de la création, et de l’Unicité de Dieu…
Les versets médinois : révélés après l’émigration à Médine, ils enseignent aux croyants les grands principes de la foi et du culte. Ils traitent de l’organisation de l’Etat musulman (récemment établi à l’époque), incitent à l’appel à Dieu, et expliquent les convenances (âdâb) et les exigences comportementales de la religion tant au niveau commercial, individuel que social.
Quant aux statuts des versets, on peut distinguer :
1. L’abrogé et l’abrogeant (An-nâsikh wa al-mansûkh): certains versets figurent dans le Coran parce que la chronologie de la révélation l’a voulu et parce que la pédagogie évolutive de la sagesse coranique l’a exigé, mais ils ne sont plus applicables et ne comptent plus en matière de jurisprudence, à l’inverse certains versets étaient révélés au Prophète -Paix et salut sur Lui- et les compagnons les avaient appris, ensuite, Dieu révéla qu’ils soient abrogés (annulés en lecture et écriture : naql) du Coran, mais qu’ils restent applicables en matière de jurisprudence (hukm). Exemples d’abrogé et d’abrogeant :
«Ils t’interrogent sur le vin et le jeu (de hasard). Dis : «Il y a en eux un grand péché et des profits pour les gens et leur péché est plus grand que leur profit.»[6]
Après la révélation de ce verset, une partie des musulmans a cessé de consommer le vin et une partie a réduit sa consommation…
Ensuite, et dans la continuité de cette pédagogie éducative, la révélation encourage la non consommation du vin en ordonnant aux musulmans de ne pas approcher la prière en état d’ivresse, ce qui ne constituait pas encore une interdiction ferme et claire de la consommation du vin :
«O vous qui avez cru ! N’approchez pas la prière alors que vous êtes ivres jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous dites…»[7]
Puis enfin, quand la foi s’est consolidée dans les cœurs, le verset de la Sourate Al- Mâida a été ferme et immuable pour interdire définitivement la consommation du vin et les jeux du hasard et pour abroger le premier verset cité:
«O vous qui avez cru ! Le vin, la divination par les entrailles des victimes ainsi que le tirage au sort (jeu de hasard) ne sont qu’un acte impur de ce que fait Satan. Evitez le !….Le diable ne cherche qu’à introduire parmi vous les germes de la discorde par l’animosité et par la haine à travers le vin et le jeu (de hasard) et à vous détourner de l’invocation de Dieu et de la prière. Allez – vous donc y mettre fin ?»[8]
2. «Le Muhkam et le Mutashâbih» : il y a des versets qui sont fermes, explicites et clairs, et des versets qui ne peuvent être compris qu’au deuxième degré : comme «la main de Dieu est au dessus de leur main»[9]…Ce sont les versets ambigus qui prêtent à confusion.
Il est important de rappeler ici le procédé utilisé quand on rencontre un texte du Coran qui rentre dans le statut des Mutashâbih (ambigus). Si un tel cas se présente, la voie la plus sûre est de remettre le sens d’un tel texte à Allah le Très Haut. Cette attitude s’appelle at-Tafwîd, et c’est la voie suivie par les premiers musulmans et par un petit nombre de théologiens. On dira alors que la signification (ma‘na) et la modalité (kayf) d’un tel texte sont inconnues. On croit au texte comme il a été révélé sans essayer d’en comprendre le sens (Dieu a mis ainsi, notre foi à l’épreuve et il convient à l’être humain de reconnaître sa faiblesse et son ignorance en toute humilité face au miracle du Coran[10]).
Dieu dit dans le Coran à propos des versets dits : mutashâbihât (ambigus) : «C’est Lui qui fit descendre sur toi le Livre dont certains versets sont bien explicités, ce sont l’Ecriture mère (muhkamâtun), et d’autres prêtent à confusion (mutashâbihâtun). Ceux qui ont en leur cœur une tendance à l’errance (dont les cœurs sont malades) suivent ce qui est équivoque en vue de la discorde et en vue de son interprétation. Or, ne sait son interprétation que Dieu, et les gens bien enracinés dans la science disent : « Nous y avons cru. Tout vient de notre Seigneur. Seuls se souviennent les gens doués d’intelligence.» [11]
Les versets du Coran ne peuvent être interprétés que par les spécialistes en la matière (en sciences du Coran) qui connaissent le contexte et les raisons de la révélation, et qui ont à la fois les compétences intellectuelles et spirituelles nécessaires.
Il est important de signaler que les versets du Coran peuvent être commentés, explicités et / ou détaillés par le Hadîth (sunna) : comme c’est le cas pour la prière canonique, le jeûne ou l’aumône légale.

Notes de bas de page:
[1] Coran, Sourate : 17, verset : 88 et 89 : source de traduction : Al-Qur’ân Al-Karîm : traduction et notes Dr Salah Ed-dine Kechrid, édition : dâr Al-gharb Al-islâmî, 3éme édition. Nous allons nous baser sur cette traduction pour toutes nos références coraniques.
[2] Sourate 41, verset : 53.
[3] Sourate 4, verset : 82.
[4] Le Coran, a depuis sa révélation été l’objet d’études et d’enseignement. Il a été entouré d’une multitude de sciences s’intéressant tour à tour à son interprétation, à sa transmission, à sa diction, à sa transcription et au message qu’il délivre aux hommes quels que soient leur lieu ou leur époque : ces sciences s’appellent les sciences du Coran (‘ulûm al-qur’ân). Le compagnon ‘Abduallah Ibn Al-‘abbâs (que Dieu l’agrée) fut le plus grand maître en science d’interprétation du texte sacré, grâce à la prière du Prophète (paix et salut sur lui) pour lui. Ceci à côté du compagnon ‘Abdellah Ibn Masoud (que Dieu l’agrée) qui fut la deuxième plus grande source de commentaire coranique après Ibn Abbâs.
[5] « Le Coran : versets choisis et présentés par Omar Benaïsa », édition : Librio, essai de traduction de Jacques Berque : P7.
[6] Coran : Sourate 2, verset 219.
[7] Sourate 4, verset 43.
[8] Sourate 5, verset 90-91.
[9] Sourate 48, verset 10 : on ne peut comparer la main de Dieu à aucune de Ses créatures. Dieu n’a pas de semblable, et on ne peut rien imaginer à Son propos: car même notre imagination est une de Ses créations, donc elle reste faible et limitée, Dieu est au dessus de tout (voir le chapitre du dogme).
[10] Ni l’intelligence ni la science ne pourront permettre à l’être humain d’élucider tous les mystères du Coran : d’où l’importance de la foi qui permet de comprendre que l’être humain avec ses facultés ou ses compétences reste faible et dépendant de la grâce de son Seigneur.
[11] Sourate 3, verset 7.
Source: Asfiyahi.Org
Il n’existe pas de commentaire canonique du Coran. Aux yeux des savants musulmans, la pratique exégétique reste ouverte et permise tant qu’elle reste cadrée par les règles strictes et rigoureuses établies par les premiers compagnons et par les savants eux même. Ces règles constituent ce qu’on appelle les sciences du Coran (‘Ulûm Al-qur’ân[4]) et visent à protéger les sens du Coran des mauvaises interprétations et éviter l’instrumentalisation du texte sacré pour des raisons terrestres.
Le Coran a été compilé (rassemblé) dans un premier temps sous les ordres du premier Calife bien guidé Abou Bakr (que Dieu l’agrée) puis définitivement à l’époque du troisième Calife bien guidé ‘Uthmân Ibn ‘Affân (que Dieu l’agrée).

Chaque verset du Coran est lié à un contexte, qu’on appelle en science coranique: les raisons de la révélation (Asbâb An-nuzûl).
Le professeur Omar Benaïssa dit en parlant du sens des versets du Coran : « l’attitude qui consiste à exclure tout autre sens que le sens immédiat, c’est cela l’attitude intégriste. Ce n’est pas seulement une attitude religieuse, loin s’en faut. C’est une attitude humaine, trop humaine. Simple ignorance, elle s’appelle bigoterie ou foi du charbonnier. Mais quand elle aspire au pouvoir pour imposer sa règle, elle s’appelle intégrisme.
Ce n’est donc pas pour avoir trop médité leurs livres saints que certains croyants deviennent intégristes. Bien au contraire, c’est parce qu’ils ne le lisent pas assez…L’intégrisme n’est pas dans le texte, mais dans l’esprit du mauvais lecteur.
La découverte et l’acquisition des différents sens du Coran demandent du temps, et aussi une adaptation de la psychologie de façon à la rendre conforme au savoir acquis … »[5]
La sagesse et la pédagogie éducative et évolutive de la révélation ont fait qu’on distingue deux grandes catégories de versets coraniques :
les versets mecquois : ce sont les versets révélés à la Mecque avant l’émigration, leur but est de faire connaître aux être humains le Créateur (le législateur) pour L’Aimer et par là L’adorer et Lui obéir. Ils traitent du dogme, de la création, et de l’Unicité de Dieu…
Les versets médinois : révélés après l’émigration à Médine, ils enseignent aux croyants les grands principes de la foi et du culte. Ils traitent de l’organisation de l’Etat musulman (récemment établi à l’époque), incitent à l’appel à Dieu, et expliquent les convenances (âdâb) et les exigences comportementales de la religion tant au niveau commercial, individuel que social.
Quant aux statuts des versets, on peut distinguer :
1. L’abrogé et l’abrogeant (An-nâsikh wa al-mansûkh): certains versets figurent dans le Coran parce que la chronologie de la révélation l’a voulu et parce que la pédagogie évolutive de la sagesse coranique l’a exigé, mais ils ne sont plus applicables et ne comptent plus en matière de jurisprudence, à l’inverse certains versets étaient révélés au Prophète -paix et salut sur lui- et les compagnons les avaient appris, ensuite, Dieu révéla qu’ils soient abrogés (annulés en lecture et écriture:naql) du Coran, mais qu’ils restent applicables en matière de jurisprudence (hukm). Exemples d’abrogé et d’abrogeant :
«Ils t’interrogent sur le vin et le jeu (de hasard). Dis : «Il y a en eux un grand péché et des profits pour les gens et leur péché est plus grand que leur profit.»[6]
Après la révélation de ce verset : une partie des musulmans a cessé de consommer le vin et une partie a réduit sa consommation…
Ensuite, et dans la continuité de cette pédagogie éducative, la révélation encourage la non consommation du vin en ordonnant aux musulmans de ne pas approcher la prière en état d’ivresse, ce qui ne constituait pas encore une interdiction ferme et claire de la consommation du vin :
«O vous qui avez cru ! N’approchez pas la prière alors que vous êtes ivres jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous dites…» [7]
Puis enfin, quand la foi s’est consolidée dans les cœurs, le verset de la Sourate Al- Mâida a été ferme et immuable pour interdire définitivement la consommation du vin et les jeux du hasard et pour abroger le premier verset cité:
«O vous qui avez cru ! Le vin, la divination par les entrailles des victimes ainsi que le tirage au sort (jeu de hasard) ne sont qu’un acte impur de ce que fait Satan. Evitez le !….Le diable ne cherche qu’à introduire parmi vous les germes de la discorde par l’animosité et par la haine à travers le vin et le jeu (de hasard) et à vous détourner de l’invocation de Dieu et de la prière. Allez – vous donc y mettre fin ?»[8]
2. «le Muhkam et le Mutashâbih» : il y a des versets qui sont fermes, explicites et clairs, et des versets qui ne peuvent être compris qu’au deuxième degré : comme « la main de Dieu est au dessus de leur main »[9]…Ce sont les versets ambigus qui prêtent à confusion.
Il est important de rappeler ici le procédé utilisé quand on rencontre un texte du Coran qui rentre dans le statut des Mutashâbih (ambigus). Si un tel cas se présente, la voie la plus sûre est de remettre le sens d’un tel texte à Allah le Très Haut. Cette attitude s’appelle at-Tafwîd, et c’est la voie suivie par les premiers musulmans et par un petit nombre de théologiens. On dira alors que la signification (ma‘na) et la modalité (kayf) d’un tel texte sont inconnues. On croit au texte comme il a été révélé sans essayer d’en comprendre le sens (Dieu a mis ainsi, notre foi à l’épreuve et il convient à l’être humain de reconnaître sa faiblesse et son ignorance en toute humilité face au miracle du Coran[10]).
Dieu dit dans le Coran à propos des versets dits : mutashâbihât (ambigus) : « C’est Lui qui fit descendre sur toi le Livre dont certains versets sont bien explicités, ce sont l’Ecriture mère (muhkamâtun), et d’autres prêtent à confusion (mutashâbihâtun). Ceux qui ont en leur cœur une tendance à l’errance (dont les cœurs sont malades) suivent ce qui est équivoque en vue de la discorde et en vue de son interprétation. Or, ne sait son interprétation que Dieu, et les gens bien enracinés dans la science disent : « Nous y avons cru. Tout vient de notre Seigneur ».Seuls se souviennent les gens doués d’intelligence. »[11]
Les versets du Coran ne peuvent être interprétés que par les spécialistes en la matière (en sciences du Coran) qui connaissent le contexte et les raisons de la révélation, et qui ont à la fois les compétences intellectuelles et spirituelles nécessaires.
Il est important de signaler que les versets du Coran peuvent être commentés, explicités et / ou détaillés par le Hadîth (sunna) : comme c’est le cas pour la prière canonique, le jeûne ou l’aumône légale.

Notes de bas de page:
[1] Coran, Sourate : 17, verset : 88 et 89 : source de traduction : Al-Qur’ân Al-Karîm : traduction et notes Dr Salah Ed-dine Kechrid, édition : dâr Al-gharb Al-islâmî, 3éme édition. Nous allons nous baser sur cette traduction pour toutes nos références coraniques.
[2] Sourate 41, verset : 53.
[3] Sourate 4, verset : 82.
[4] Le Coran, a depuis sa révélation été l’objet d’études et d’enseignement. Il a été entouré d’une multitude de sciences s’intéressant tour à tour à son interprétation, à sa transmission, à sa diction, à sa transcription et au message qu’il délivre aux hommes quels que soient leur lieu ou leur époque : ces sciences s’appellent les sciences du Coran (‘ulûm al-qur’ân). Le compagnon ‘Abduallah Ibn Al-‘abbâs (que Dieu l’agrée) fut le plus grand maître en science d’interprétation du texte sacré, grâce à la prière du Prophète (paix et salut sur lui) pour lui. Ceci à côté du compagnon ‘Abdellah Ibn Masoud (que Dieu l’agrée) qui fut la deuxième plus grande source de commentaire coranique après Ibn Abbâs.
[5] « Le Coran : versets choisis et présentés par Omar Benaïsa », édition : Librio, essai de traduction de Jacques Berque : P7.
[6] Coran : Sourate 2, verset 219.
[7] Sourate 4, verset 43.
[8] Sourate 5, verset 90-91.
[9] Sourate 48, verset 10 : on ne peut comparer la main de Dieu à aucune de Ses créatures. Dieu n’a pas de semblable, et on ne peut rien imaginer à Son propos: car même notre imagination est une de Ses créations, donc elle reste faible et limitée, Dieu est au dessus de tout (voir le chapitre du dogme).
[10] Ni l’intelligence ni la science ne pourront permettre à l’être humain d’élucider tous les mystères du Coran : d’où l’importance de la foi qui permet de comprendre que l’être humain avec ses facultés ou ses compétences reste faible et dépendant de la grâce de son Seigneur.
[11] Sourate 3, verset 7.
Source: Asfiyahi.Org
Notes de bas de page:
[1] Coran, Sourate : 17, verset : 88 et 89 : source de traduction : Al-Qur’ân Al-Karîm : traduction et notes Dr Salah Ed-dine Kechrid, édition : dâr Al-gharb Al-islâmî, 3éme édition. Nous allons nous baser sur cette traduction pour toutes nos références coraniques.
[2] Sourate 41, verset : 53.
[3] Sourate 4, verset : 82.
[4] Le Coran, a depuis sa révélation été l’objet d’études et d’enseignement. Il a été entouré d’une multitude de sciences s’intéressant tour à tour à son interprétation, à sa transmission, à sa diction, à sa transcription et au message qu’il délivre aux hommes quels que soient leur lieu ou leur époque : ces sciences s’appellent les sciences du Coran (‘ulûm al-qur’ân). Le compagnon ‘Abduallah Ibn Al-‘abbâs (que Dieu l’agrée) fut le plus grand maître en science d’interprétation du texte sacré, grâce à la prière du Prophète (paix et salut sur lui) pour lui. Ceci à côté du compagnon ‘Abdellah Ibn Masoud (que Dieu l’agrée) qui fut la deuxième plus grande source de commentaire coranique après Ibn Abbâs.
[5] « Le Coran : versets choisis et présentés par Omar Benaïsa », édition : Librio, essai de traduction de Jacques Berque : P7.
[6] Coran : Sourate 2, verset 219.
[7] Sourate 4, verset 43.
[8] Sourate 5, verset 90-91.
[9] Sourate 48, verset 10 : on ne peut comparer la main de Dieu à aucune de Ses créatures. Dieu n’a pas de semblable, et on ne peut rien imaginer à Son propos: car même notre imagination est une de Ses créations, donc elle reste faible et limitée, Dieu est au dessus de tout (voir le chapitre du dogme).
[10] Ni l’intelligence ni la science ne pourront permettre à l’être humain d’élucider tous les mystères du Coran : d’où l’importance de la foi qui permet de comprendre que l’être humain avec ses facultés ou ses compétences reste faible et dépendant de la grâce de son Seigneur.
[11] Sourate 3, verset 7.
Source: Asfiyahi.Org
Notes de bas de page:
[1] Coran, Sourate : 17, verset : 88 et 89 : source de traduction : Al-Qur’ân Al-Karîm : traduction et notes Dr Salah Ed-dine Kechrid, édition : dâr Al-gharb Al-islâmî, 3éme édition. Nous allons nous baser sur cette traduction pour toutes nos références coraniques.
[2] Sourate 41, verset : 53.
[3] Sourate 4, verset : 82.
[4] Le Coran, a depuis sa révélation été l’objet d’études et d’enseignement. Il a été entouré d’une multitude de sciences s’intéressant tour à tour à son interprétation, à sa transmission, à sa diction, à sa transcription et au message qu’il délivre aux hommes quels que soient leur lieu ou leur époque : ces sciences s’appellent les sciences du Coran (‘ulûm al-qur’ân). Le compagnon ‘Abduallah Ibn Al-‘abbâs (que Dieu l’agrée) fut le plus grand maître en science d’interprétation du texte sacré, grâce à la prière du Prophète (paix et salut sur lui) pour lui. Ceci à côté du compagnon ‘Abdellah Ibn Masoud (que Dieu l’agrée) qui fut la deuxième plus grande source de commentaire coranique après Ibn Abbâs.
[5] « Le Coran : versets choisis et présentés par Omar Benaïsa », édition : Librio, essai de traduction de Jacques Berque : P7.
[6] Coran : Sourate 2, verset 219.
[7] Sourate 4, verset 43.
[8] Sourate 5, verset 90-91.
[9] Sourate 48, verset 10 : on ne peut comparer la main de Dieu à aucune de Ses créatures. Dieu n’a pas de semblable, et on ne peut rien imaginer à Son propos: car même notre imagination est une de Ses créations, donc elle reste faible et limitée, Dieu est au dessus de tout (voir le chapitre du dogme).
[10] Ni l’intelligence ni la science ne pourront permettre à l’être humain d’élucider tous les mystères du Coran : d’où l’importance de la foi qui permet de comprendre que l’être humain avec ses facultés ou ses compétences reste faible et dépendant de la grâce de son Seigneur.
[11] Sourate 3, verset 7.
Source: Asfiyahi.Org

Dieu dit dans le Coran : « Nous leur montrerons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes jusqu’à ce qu’il leur devienne manifeste que c’est la vérité »[2].

Les liens qui existent entre le coran et la sounna

Il y a trois liens entre la sunna et le Coran :

1- La sunna approuve et renforce les commandements du Coran.

Au sujet du polythéisme par exemple, Allah dit :
 » Et lorsque Luqman dit à son fils tout en l’exhortant : Ô mon
fils, ne donne pas d’associé à Allah, car l’association (à Allah)
est vraiment une énorme injustice. S31.v13

Quant à la sounna, le Messager d’Allah (la priere et le salut sur lui) interrogé sur le
plus grand péché, répondit :  » C’est donner un égal à Allah alors qu’i1 t’a créé ». Rapporté par boukhari

Ainsi l’interdiction du polythéisme est confirmé par le Coran et appuyé par le dire prophétique. De même sur la salat, la zakat….

2-a) La sunna détaille et élucide ce qui est vague dans le Coran.

Par exemple, Allah dit :

 » Et accomplissez la salat, et acquittez la zakat, et inclinez-vous avec ceux qu’ il s’inclinent « S2.v43

Mais l’Envoyé d’Allah (la priere et le salut sur lui) l’a expliqué aux gens par ses paroles et ses gestes. Il a même ordonné de suivre ses principes en déclarant :  » Faites la salat exactement comme vous m’avez vu l’accomplir » Rapporté par Boukhari.
Il en est de même pour la zakat et le pélérinage.

Les Cinq Piliers

Les cinq piliers de l’Islam nous ont été transmis par Dieu au travers de son prophète Mouhammad, comme le rapporte Ibn ‘Uma (extrait du Sahih Al-Bukhari -Volume 1, Livre 2, Numéro 7-) :

Le prophète de Dieu a dit : « L’Islam est basé sur ces cinq principes :

  • De témoigner que nul autre que Dieu ne peut être adoré et que Mouhammad est le prophète de Dieu,
  • D’effectuer le prière obligatoire (consciencieusement et parfaitement),
  • De jeûner pendant le mois de Ramadan,
  • De payer la Zakatt obligatoire (aumône),
  • D’effectuer le Hajj (Pèlerinage à la Mècque). »

De cette parole prophétique, nous savons donc quels sont les cinq piliers de l’Islam. Voiçi quelques détails et des liens avec davantage d’explications.

  1. La profession de foi
    La profession de foi (chahada) désigne la déclaration en arabe  » ‘Ach-hadou ‘al-la ‘ilaha ‘illallah, wa ‘ach-hadou ‘anna Mouhammadar-Raçouloullah ». Il faut donc témoigner « qu’il n’y a d’autre dieu que Dieu et que Mouhammad est le Messager de Dieu ».
  2. La prière
    Tous les musulmans doivent accomplir les 5 prières obligatoires de la journée. Elles permettent de se ressourcer, de louer Dieu, en récitant des sourates du Coran, effectuant des invocations… Parmi les conditions de validité, il y a le respect des horaires (liens vers les horaires de la prière), l’orientation du corps vers la Kaaba (Qibla). Vous pouvez vous référer à la section « Comment calculer la Qibla? » pour en savoir plus.
  3. La Zakât
    En arabe, ce terme signifie accroissement et, par extension,purification de la richesse. Tout musulman qui en a les moyens doit donner une partie de ses biens aux pauvres de la communauté. Cette institution a pour but de purifier l’âme du croyant de l’avarice, l’avidité, la convoitise et de cultiver en elle l’esprit de partage et de sacrifice.
  4. Le jeûne
    Pendant un mois lunaire, de l’aube au coucher du soleil, le Musulman doit s’abstenir de manger et de boire. À chaque instant pendant le jeûne, il réprime ses passions et ses désirs. C’est un moyen pour le musulman de se purifier et de gagner le pardon de Dieu. Ce jeûne a lieu tous les ans pendant le neuvième mois de l’année lunaire.
  5. Le Pèlerinage à la Mecque
    Chaque Musulman doit effectuer le Pèlerinage à la ville sainte de La Mecque une fois dans sa vie, si cela est économiquement et physiquement possible. Il est composé   de rituels. Des millions de croyants, chaque année, viennent de tous les horizons sociaux, géographiques et culturels s’y retrouver pour y célébrer leur adoration de Dieu.
  6. Le Prophète Mohamed PSL

Introduction
1) Nombreux sont ceux qui, au cours de l’Histoire, consacrèrent leur vie à la réforme socio-religieuse de leurs peuples; nous en rencontrons à toutes les époques et dans tous les pays. Dans l’Inde il y a ceux qui ont reçu la révélation des Véda, et il y a le grand Bouddha; la Chine a son Confucius; l’Iran a celui qui lui transmit l’Avesta. La Babylonie a produit un des plus grands réformateurs, Abraham (pour ne pas parler d’Enoch et de Noé, ses ancêtres, dont nous n’avons que de maigres souvenirs). Le peuple Juif peut à juste titre être fier d’une longue série de réformateurs Moïse, Samuel, David, Salomon, Jésus… entre autres.
2) Deux points sont à noter : en général, ces réformateurs se sont réclamés d’une mission divine; et les Livres Saints, les codes de conduite humaine qu’ils ont donnés à leurs peuples, sont considérés comme des ouvrages Inspirés, comme des révélations faites par Dieu notre Seigneur. En second lieu des guerres fratricides, responsables de massacres, de génocides, ont causé la destruction plus ou moins complète de ces Messages divins. On ne connaît que de nom le Livre d’Abraham. On sait la destruction à plusieurs reprises, et la restauration partielle des Livres de Moise.
3) A en juger par les traces les plus anciennes de l’homo sapiens, l’homme a toujours eu conscience de l’existence d’un être suprême, Seigneur et Créateur de tous. Les moyens ont pu varier, mais les hommes de toutes les époques ont également essayé de témoigner de leur obéissance à Dieu de leur volonté d’accomplir leur devoir envers Lui. De même, on a toujours admis la possibilité d’une communication directe avec le Dieu omniprésent et invisible, pour un très petit nombre d’hommes, esprits nobles et élevés; – qu’ils aient été des incarnations de la divinité, ou seulement chargés de la mission divine de guider leurs peuples selon les messagers divins reçus par eux, dans l’inspiration ou la révélation. Chaque system de la pensée métaphysique. Chaque religion a ses termes, ses interprétations. et il va de soi que certaines interprétations et certaines explications tiennent mieux que d’autres, devant la raison.
4) Nous sommes à la fin du VIème siècle après la naissance de Jésus Christ. A cette époque, il y a des religions qui en toute bonne foi se déclarent réservées à certaines races, à certains groupes d’hommes. laissant le reste de l’humanité sans recours contre le mal qui le frappe. D’autres religions se réclament, certes, d’universalité. mais elles placent le salut de l’homme dans la renonciation au monde, ce qui fait d’elles une sorte de religion des élites, accessibles à un nombre d’hommes très restreint. Dans d’autres pays enfin, l’incroyance, le matérialisme. l’absence de toute religion. font que l’on ne pence qu’a ses plaisirs. sans tenir aucun compte des droits d’autrui.
L’Arabie
5) Sur la carte de l’hémisphère « majeur » (celui qui a plus de terre que de mer, celui de l’ancien monde. Europe-Asie-Afrique, la péninsule Arabique se trouve au centre. Immense continent désertique, elle avait une population comprenant à la fois, des sédentaires et des nomades, souvent membres des mêmes tribus, conservant des liens de parenté, tout en ayant différents modes de vie. Les moyens de subsistance y étaient très médiocres, a cause de la place occupée par le désert; le négoce était plus important que l’agriculture ou l’industrie; on voyageait donc beaucoup, on se rendait même hors de l’Arabie en Syrie, en Egypte, en Abyssinie, en Iraq et dans l’inde.
6) On ne connaît pas grande chose des Lihyânites de l’Arabie centrale, mais le Yémen avait, à juste titre, été appelé « l’Arabie Heureuse », après avoir connu les florissantes civilisations de Saba et de Ma’în, avant même la fondation de la cité de Rome, et capable plus tard d’arracher des provinces aux Byzantins et aux Perses, le Yémen était alors déchiré entre d’innombrables principautés, et subissait, d’autre part, l’occupation sassanide. L’Est de la péninsule appartenait également aux rois de Perse, mais le chaos politico-social à Ctésiphon (Madâïn) ne pouvait que se refléter dans toutes les provinces. Le Nord de l’Arabie, sous les Byzantins, ne différait pas beaucoup des possessions persanes. Le Centre de l’Arabie était resté à l’abri de la démoralisante occupation étrangère.
7) Dans ce Centre, le triangle La Mecque – Tâïf – Médine avait quelque chose de providentiel: la Mecque, désertique, dépourvue de toute agriculture, représentait physiquement l’Afrique et son Sahara brûlant; à soixante-quinze kilomètres de là, à peine, Tâïf représentait l’Europe et ses gelées; le point Nord. Médine, n’était pas moins fertile que les régions asiatiques les plus douces de la Syrie ou autres. Si les climats ont une influence quelconque sur les caractères humains, ce triangle au milieu de l’hémisphère majeur, était plus représentatif du globe tout entier, que n’importe quelle autre région de la terre, une miniature du monde dans toute sa diversité. Descendant d’Abraham (Babylonien) par Hager (Egyptienne), Mohammed était un Mecquois et avait des oncles maternels à la fois à Médine et à Tâïf.
Religion
8) Du point de vue religieux, l’Arabie était idolâtre; rares étaient ceux qui avaient embrassé des religions telles que Christianisme, Mazdéiisme, etc… Les Mecquois avait la notion d’un Dieu unique, mais ils faisaient intercéder les idoles auprès de Lui, et chose assez curieuse, ne croyaient ni à la résurrection, ni à la vie de l’au-delà. Ils avaient conservé le pélerinage de la Maison du Dieu unique, « la Kaâba », institution remontant à leur ancêtre Abraham, mais les deux mille ans qui les séparaient d’Abraham avaient fait dégénérer ce pélerinage en une foire commerciale, une idolâtrie sordide sans la moindre influence sur le comportement individuel, tant social que spirituel.
Société
9) Des trois points du triangle, la Mecque, malgré sa pauvreté en ressources naturelles, était la plus développée: elle seule constituait une cité-état, dirigée par un conseil de dix chefs héréditaires, avec division des pouvoirs (un ministre des affaires étrangères un ministre gardien du temple, un ministre des oracles, un autre gardien des offrandes au temple, un autre pour déterminer le montant des dommages à payer à l’occasion d’un préjudice, un autre gardien du bâtiment du conseil municipal, ou parlement, qui approuvait les décisions du conseil des ministres, d’autres pour les questions militaires, telles que le drapeau, la direction de la cavalerie, etc). Bons caravaniers, les Mecquois avaient su obtenir des empires voisins (Iran, Byzance, Abyssînle, sans parler des tribus dont Ils traversaient le territoire en transit) l’autorisation de se rendre dans ces pays et de s’y occuper d’import-export. Ils fournissaient aussi des escortes aux étrangers pour traverser les territoires des tribus alliées de l’Arabie. Sans se servir beaucoup de la rédaction par écrit, ils s’intéressaient grandement aux arts et aux lettres: poésie, éloquence, contes de veillées. La femme était en général bien traitée: elle avait le droit de posséder des biens à son propre compte, elle donnait son consentement au mariage, elle pouvait, lors du mariage, contracter le droit de divorce, elle se remariait après le divorce ou après la mort de son époux, etc.; il y eut bien la pratique d’enterrer vivantes les filles en bas âge, mais c’était le fait de certaines classes, et les cas fûrent plutôt rares.
La naissance du Prophète
10) C’est dans ce milieu que naquit Mohamet (se prononce Mohammed) en l’an 569 Après Jésus-Christ. Son père, Abdallah était mort quelques semaines auparavant; c’est son grand père qui le pris à sa charge. Selon les coutumes, la mère remit le bébé à une nourrice bédouine, chez laquelle il passa dans la désert plusieurs années. Les biographes sont unanimes à signaler qu’il tétait à un seul sain de sa nourrice, laissant l’autre à son frère de lait. A peine fut-il rentré à la maison que sa mère, Aminah, l’amena chez ses oncles maternels à Médine, pour visiter le tombeau d’Abdallah, mais sur le chemin du retour, elle rendit le dernier soupir. Peu de temps après, le vieux grand-père décéda également. A l’âge de huit ans, ayant déjà connu tant de douleurs, il résida avec son oncle, Abou-Tâlib. Les qualités de cour de celui-ci étaient limitées par la charge d’une nombreuse famille et peu de ressources.
11) Le jeune Mohamet dut aussitôt travailler pour gagner sa vie il faisait paître les troupeaux de certains voisins. Dès l’âge de dix ans, il accompagna son oncle en Syrie, lorsque celui-ci y mena une caravane. On ne mentionne pas d’autres voyages d’Abou-Tâlib, mais d’après certaines références, Il aurait tenu boutique à la Mecque; il se peut que Mohammed ait aidé son oncle à gérer ce commerce.
12) Mohammed avait 25 ans; son honnêteté était connue par tous, Une riche veuve mecquoise, Khadijah, lui confia alors ses marchandises pour les vendrent en Syrie. Enchantée des profits extraordinaires réalisés et séduite par les charmes personnels de Mohammed, elle s’offrit à lui (elle était âgée de 28 ans, ou, selon d’autres, de 40; les raisons physiologico-gynécologiques inclinent en faveur du premier chiffre, puisqu’elle a donné encore naissance à 7 enfants), et l’épousa pour avoir une heureuse vie conjugale. Par la suite, on le voit quelquefois à la foire de Hubâchah (au Yémen) et une fois dans le pays des Abdai-Qais (Bahrayn – Oman) (comme nous le mentionne lbn Hanbal). Il y a tout lieu de croire qu’il s’agît là de la grande foire de Dabâ, où, d’après lbn al-Kalbîy, les marchands de la Chine, de l’inde, du Sind, de la Perse, de l’Est et de l’Ouest, se rendaient chaque année, par mer comme par terre. On parle également d’un certain Mecquois, Sâïb, lequel était, dans le commerce, associé de Mohamet; les deux associés allaient, à tour de rôle, vendre les marchandises à l’étranger. A ce propos, Sâîb déclara : quand Mohammed revenait avec la caravane, il ne rentrait pas chez lui avant de me rendre compte de mes affaires: et Si c’était moi qui revenais à la Mecque, Il me demandait uniquement des nouvelles de me santé. Un ordre de chevalerie.
13) Les commerçants étrangers apportaient souvent leurs marchandises à vendre à la Mecque. Un jour, un certain Yéménite (de la tribu Zabîd) composa un poème satirique, contre les Mecquois, parce que certains ne lui payaient pas le prix de ses ventes, et qu’aucun des autres ne lui venait en aide. Zubair, oncle et chef de la Tribu du Prophète, ressentit de vifs remords à cette satire justifiée. En commun avec certains autres chefs de la vile, on convoqua une réunion de volontaires pour établir un ordre de chevalerie (appelé hilf alfudoul) en vue d’aider tout opprimé dans La Mecque, qu’il soit citoyen ou étranger à la ville Mohammed, jeune homme, y avait adhéré avec enthousiasme, et il disait souvent plus tard:  » j’y ai participé, et je ne suis pas prêt de renoncer à cet honneur, même pour tout un troupeau de chameaux; au contraire, Si quelqu’un faisait appel à moi, même aujourd’hui encore au nom de cet ordre, je courrais à son aide.
Prise de conscience religieuse :
14) On ne sait pas grand chose sur la pratique religieuse de Mohammed jusqu’à l’âge de 35 ans, sinon que, selon l’affirmation de ses biographes. il n’avait jamais adoré les idoles. Rappelons qu’il y avait plusieurs Mecquois qui agissaient de même, et qui s’étaient révoltés contre le paganisme insensé, tout en restant fidèles à la Kaabah, maison dédiée par Abraham au Dieu Unique.
15) Vers l’an 605 après Jésus-Christ, les rideaux qui couvraient l’extérieur du Temple prirent feu; le bâtiment ainsi affaibli ne put résister aux pluies torrentielles qui suivirent: tout fut démoli. On reconstruisit bientôt le temple les citoyens y contribuèrent, chacun selon ses moyens, prenant soin de n’accepter que les sommes honnêtement gagnées. Tout le monde y travailla comme maçon, y compris Mohammed, qui se blessa les épaules en transportant des pierres. Pour marquer le départ des processions rituelles autour de la Kaaba, le bâtiment comportait la pierre noire. Quand on en vint à remettre on place cette pierre vénérée, une grande discussion s’éleva parmi les citoyens qui en aurait l’honneur? On était sur le point de tirer l’épée, quand quelqu’un suggéra de remettre l’arbitrage à la providence on convint que le premier qui surviendrait déciderait. Tout à coup, Mohammed apparut, il venait travailler là comme d’habitude. Il était connu sous le surnom d’al-Amîn (l’honnête); on l’accepta comme arbitre sans hésitation. Mohammed étendit sa houppelande sur le sol, y plaça la pierre noire, appela les chefs de toutes les tribus de la ville pour soulever la pierre par l’étoffe, et il posa lui-même la pierre dans l’angle voulu. Tout le monde en fut satisfait.
16) C’est dès ce moment que nous trouvons chez Mohammed des méditations spirituelles. Comme son grand-père, il commença à se retirer pendant tout le mois de Ramadan dans une grotte de Jabal an-Nour (Montagne de lumière), la grotte s’appelant Ghar Hiraa (caverne de recherche); il y priait, il méditait, il partageait ses maigres provisions avec ceux des voyageurs qui passaient par là.
Révélation :
17) Il avait quarante ans, et c’était la cinquième année de ses retraites annuelles. Vers la fin du mois, il reçut la visite d’un ange (Gabriel). Il lui dit: Lis; Mohammed répond: je ne sais pas lire, l’ange reprend: lis; Mohammed repond de la même sorte : je ne sais pas lire, c’est au bout de la troisième fois que que l’ange dit les premieres verset du Coran: {Lis au nom de ton Seigneur qui a créé 2.Qui a créé l’homme d’un caillot de sang. 3.Lis ! car ton Seigneur, le Très Noble, 4.C’est Lui qui a enseigné par la plume [le calame], 5.Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas} (Coran, 96: 1-5.) * L’ange lui annonça que Dieu l’avait choisi comme Son messager et envoyé auprès des hommes; il lui apprit les ablutions et la façon d’adorer Dieu, la prière, et il lui communiqua le message divin que voici.
18) Emu, il rentra chez lui, et raconta à sa femme ce qu’il venait d’éprouver; il exprima ses craintes que ce ne fût là que quelque diablerie ou quelque emprise de mauvais esprits. Elle le consola en disant qu’il avait toujours été charitable et généreux, aidant les pauvres, les orphelins, les veuves et tous ceux qui avaient besoin d’aide, et que Dieu le protégerait donc contre tout mal.
19) Puis, trois années passèrent, sans révélations nouvelles Ce dut être, pour Mohammed, après le choc du début, un certain calme, et puis un désir, une attente, une impatience toujours croissante… Cependant, la nouvelle s’étant ébruitée, les sceptiques mesquins se moquèrent de lui, et se permirent d’amères plaisanteries, allant jusqu’à le railler que Dieu l’avait abandonné.
20) Pendant ces trois ans d’interruption et d’attente, le Prophète s’adonna de plus en plus à la prière et aux pratiques spirituelles. Les révélations reprirent alors: Dieu lui assura qu’il ne l’avait point abandonné, mais qu’au contraire, c’était lui qui l’avait guidé sur le droit chemin; Qu’il n’avait donc qu’à se soucier des orphelins et des mendiants, et à proclamer le bienfait divin (Coran ch. 93). C’était donner ordre de prêcher. Une autre révélation l’appela à dire aux hommes les menaces que faisaient peser sur eux leurs mauvaises mours, à les exhorter à n’adorer que le Dieu unique, et à abandonner tout ce qui irriterait Dieu (Coran ch. 74. Verset. 2-7). Puis, une autre révélation lui ordonna d’avertir ses proches parents (Coran ch. 26 Verset 214) et ensuite {Proclame ouvertement ce qui t’est ordonné et détourne-toi des associateurs (polythéistes) , Nous te suffisons vis-à-vis de ceux qui se moquent} (Coran ch.15 verset:94-95).
Mission :
21) Il commença par répandre son message secrètement parmi ses amis intimes, puis parmi sa tribu, et ensuite publiquement dans la ville et ses alentours. Son appel s’attaqua tout d’abord à l’idolâtrie, au polythéisme et à l’athéisme: Il insista sur la nécessité de croire en un Dieu Unique, et Transcendant, à la Résurrection et au Jugement Dernier, et il Invita à la charité, à la bienfaisance. Il prit soin que les révélations reçues par lui fussent consignées par écrit et apprises par cour, par ses disciples, et ce travail de transcription continua toute sa vie, puisque le Coran ne fut pas révélé tout à la fois, mais fragmentairement, chaque révélation répondant à une circonstance particulière.
22) Peu à peu, le nombre des partisans s’accrut, et avec la dénonciation du paganisme, l’opposition augmenta aussi de la part de ceux qui fermement attachés à leurs croyances ancestrales. L’opposition dégénéra peu à peu en persécution physique, aussi bien contre le prophète, que contre ceux qui était convertis à sa religion: On les mettait sur le sable brûlant d’été, on les cautérisait, on les enfermait avec des chaînes aux pieds; d’aucuns furent tués, mais personne ne voulait renoncer à la foi, après l’avoir connue. Désespérant des dirigeants de la cité, le Prophète conseilla aux siens de quitter leur ville natale et de se réfugier à l’étranger, en Abyssinie « Où règne un roi juste, chez qui personne n’est opprimé » Des dizaines de fidèles en profitèrent, mais pas tous, il fallait s’attendre à un accroissement de la persécution en raison de ces évasions.
23) Mohammed appela sa religion « islam », c’est à dire: Soumission à la volonté de Dieu. Elle a deux traits distinctifs :
1°) elle établit un équilibre harmonieux entre le temporel et le spirituel, entre le corps et l’esprit; par-là, elle permet la parfaite jouissance des biens créés par Dieu, tout en enjoignant à tous, les devoirs envers Dieu: la prière, le jeûne, la charité; ainsi l’islam se pose comme la religion des masses, et non pas seulement comme une religion des élites;
2°) son appel est universel, tous les croyants sont frères, tous sont égaux, sans distinction de classe, race ou langue; la seule supériorité possible est d’ordre individuel: elle est basée sur la plus grande crainte de Dieu, sur la plus grande piété.
Boycottage social :
24) A la suite de l’émigration d’un grand nombre de Musulmans mecquois en Abyssinie, les chefs du paganisme envoyèrent un ultimatum aux Banou-Hachim (les fils de Hachim), tribu du Prophète, leur enjoignant de l’excommunier et de le livrer aux païens pour être décapité. Tout le monde dans la tribu, converti à l’islam ou non, rejeta cette exigence (toutefois Abou Lahab, un des oncles du Prophète, fit détection, et quitta la tribu pour participer à la persécution de sa propre tribu de la part des païens). La cité décida alors un boycottage complet de cette tribu: Personne ne devait parler à ses membres, ni avoir des rapports commerciaux ou matrimoniaux avec eux. Les tribus habitant aux alentours de la Mecque, alliées des Mecquois, adhérèrent elles aussi à ce boycottage total, causant une misère noire chez leurs victimes innocentes, enfants, femmes, vieillards, sans distinction. Certains moururent; mais personne ne voulut livrer le Prophète à ses persécuteurs. Après trois dures années, pendant lesquelles les victimes furent obligées de consommer même les peaux hachées des bêtes, quatre ou cinq non-Musulmans, plus humains que les autres, et appartenant à des clans différents, proclamèrent publiquement leur désaveu du boycottage injuste. Au même moment, le pacte de boycottage, suspendu dans le temple (la Kaabah) était trouvé, comme le Prophète l’avait prédit, rongé par les termites, miraculeusement; seuls les noms de Dieu et de Mohammed étaient épargnés. L’interdiction fut levée; mais par suite des privations, la femme et l’oncle Abou-Talib du Prophète moururent peu de temps après. L’autre oncle, Abou-Lahab, ennemi acharné de l’Islam, devint alors chef de la tribu dû Prophète.
L’Ascension :
25) C’est à ce moment que le Prophète eut son ascension (mi’raj) Il a été reçu au ciel par Dieu, il visita les merveilles du monde céleste, et rapporta à sa communauté, comme cadeau divin, la prière Islamique, véritable communion entre l’homme et Dieu. (Notons toute fois que les Musulmans évitent d’employer, comme prêtant à équivoque, ce terme chrétien  » communion  » qui implique  » participation à la divinité « , chose que l’Islam trouve prétentieuse, donc inadmissible). Pour réaliser cette communion à la présence Réelle de Dieu. le Musulman se sert dans la dernière partie de l’Office, non pas d’objet matériels comme dans d’autres religions, mais de cet échange de salutations qui eut lieu entre Dieu et Mohammed lors de l’ascension (mi’raj) du Prophète: « Salutation à Dieu, bénies et pures La paix sur toi, ô Prophète, et la miséricorde et les bénédiction de Dieu La paix sur nous et sur ceux des serviteurs de Dieu qui se comportent proprement »
26) La nouvelle de cette rencontre céleste ne put qu’accroître l’hostilité de la part des païens, et le Prophète dut quitter sa ville pour chercher asile ailleurs. Il se rendit à Tâïf, chez ses parents, niais les païens de Tâïf le chassèrent à coups de pierres, le blessèrent même et le contraignirent à rentrer à la Mecque.
Emigration à Médine
27) Le pélerinage annuel de la Kaabah amenait à la Mecque des Arabes de tous les points de la Péninsule. Mohammed chercha alors à persuader, une tribu quelconque de lui donner asile chez elle et de lui permettre sa mission de réforme. Les quinze contingents de tribus, qu’il visita l’un après l’autre, refusèrent tous, plus ou moins brutalement. Il ne désespéra point; en dernier lieu, il rencontra une demi-douzaine de Médinois. Voisins des Juifs et des Chrétiens, ils avaient la notion des Prophètes et des messages révélés: Ils savaient aussi, que ces « peuples des livres divins » attendaient la venue d’un prophète, d’un dernier consolateur, ils voulurent donc ne pas perdre l’occasion de devancer les autres: ils ajoutèrent foi aussitôt à Mohammed, lui promirent de chercher à Médine d’autres adhérents et l’appui nécessaire. L’année suivante une douzaine de Médinois lui prêtèrent serment de fidélité et lui demandèrent un missionnaire-enseignant. L’activité de ce dernier, Mus’ab, réussit si bien, qu’il conduisit un contingent de soixante treize nouveaux convertis à la Mecque, lors du pélerinage suivant. Ceux-ci invitèrent le Prophète, ainsi que les autres Musulmans mecquois, à immigrer en leur ville, promettant de les protéger et de les traiter comme les membres de leurs propres familles. Clandestinement et par petits groupes, la plus grande partie des Musulmans émigra à Médine. Les païens non seulement confisquèrent les biens laissés par les émigrants, mais préparèrent un complot pour assassiner le Prophète. Mohammed ne put plus rester chez lui. Rappelons que malgré leur hostilité à Sa mission, les païens avaient confiance en sa probité, à tel point que beaucoup d’entre eux déposaient chez lui leurs épargnes. Mohammed confia ces dépôts à un de ses cousins Ali, pour qu’il les remette à leurs propriétaires; puis il quitta clandestinement la ville, en compagnie de son ami fidèle Abou-Bakr, et après maintes aventures réussit à se rendre à Médine, sain et sauf. Nous sommes en l’an 622; c’est ici que commence l’ère de l’Hégire.
Réorganisation de la communauté :
28) Pour mieux intégrer les immigrés, le Prophète les unit par une sorte de contrat de fraternité, à un nombre égal de Médinois, parmi les plus riches les familles des deux frères contractuels travaillaient ensemble pour gagner leur vie, et s’entre aidaient dans tous les domaines.
29) Il décida ensuite que le développement total de l’homme serait mieux atteint, si l’on coordonnait la religion et la politique, comme deux éléments d’un seul tout. Il appela alors les représentants des Musulmans, ainsi que ceux des non-musulmans de la région: Arabes, Juifs, Chrétiens et autres, leur suggéra la création d’une cité-état à Médine. D’accord avec eux, il la dota d’une constitution écrite, la première de ce genre, dans le monde, où l’on définit les devoirs et les droits des citoyens et du chef de l’état, et l’on choisit Mohammed, à l’unanimité, comme tel; on abolit la coutume de la justice privée, le soin en revenant dorénavant à l’organisme central de la communauté des citoyens toute entière: on précisa les principes de la défense et de la politique étrangère, on établit un système d’assurances sociales pour les responsabilités trop lourdes: et l’on confia à Mohammed le dernier mot dans tous les litiges: Il n’y avait pas de limites à son pouvoir de législation. On reconnut explicitement la liberté religieuse, surtout pour les Juifs, et l’acte constitutionnel leur accorda l’égalité avec les Musulmans, en tout ce qui concerne la vie d’ici-bas.
30) Après quoi, Mohammed fit de nombreuses sorties, pour tâcher de rallier les tribus avoisinantes et de conclure avec elles des traités d’alliance et d’entre aide. Avec leur concours, il décida d’exercer une pression économique sur les païens de la Mecque, qui avaient confisqué les biens des Musulmans émigrés et causé d’innombrables dommages. L’entrave au transit, dans la région médinoise, des caravanes commerciales de la Mecque, exaspéra les païens, et une lutte sanglante s’ensuivit.
31) Au milieu des soucis que causait la défense des intérêts matériels de la communauté, l’aspect spirituel ne fut point oublié; à peine un an après l’émigration à Médine, fut imposée la discipline spirituelle la plus rigoureuse: le Jeûne annuel pendant tout le mois de Ramadan devint obligatoire pour tous les Musulmans adultes, hommes et femmes.
Lutte contre l’intolérance et l’incroyance
32) Non contents de l’expulsion de leurs concitoyens Musulmans, les Mecquois envoyèrent aux Médinois l’ultimatum de retirer toute protection à Mohammed et à ses compagnons ou de les expulser; évidemment sans succès. Quelques mois plus tard, en l’an 2 de l’Hégire, ils envoyèrent une puissante armée contre le Prophète; la rencontre eut lieu à Badr et les païens, trois fois plus nombreux que le groupe des Musulmans conduits par le Prophète, furent mis on déroute. Au bout d’un an de préparatifs, les Mecquois envahirent Médine pour se venger de la défaite de Badr. L’ennemi était quatre fois plus nombreux que les Musulmans; après une sanglante rencontre à Uhud, il se retira et rien ne fut décisif. Les mercenaires aminés par les païens ne voulaient pas trop courir de risques.
33) Entre temps, les citoyens Juifs de Médine commencèrent à donner du souci: à la victoire de Badr, un de leurs grands chefs, Ka’b ibn al-Achraf, s’était rendu à la Mecque, pour montrer se solidarité avec les païens, et pour les Inciter à une guerre de revanche. Après la bataille d’Uhud, les juifs de sa tribu formèrent un complot pour assassiner le Prophète. Ils l’invitèrent à venir chez eux, avec trois ou quatre de ses compagnons, disant qu’ils étaient tous disposés à embrasser l’islam Si le Prophète parvenait à convaincre leurs rabbins lors d’une discussion des questions religieuses. (Une Arabe, qui s’était mariée avec un Juif de cette tribu, en tit part secrètement à son frère à elle, et ainsi le complot ne put pas être mis à exécution. As-Samhoudi, qui en parie sur l’autorité des sources classiques, ajoute qu’il y a une autre version de l’attentat, citée par lbn is’hâq, mais que la présente version est plus authentique) Malgré cela, Mohammed se contenta de demander aux membres de cette tribu de quitter la région Médinoise, en emportant leurs biens, vendant leurs immeubles et récupérant leurs créances. La clémence n’eut qu’un effet contraire : à partir de Khaibar, les expulsés se mirent en con- tact non seulement avec les Mecquois, mais aussi avec les tribus du Nord, du Sud et de l’Est de Médine, achetèrent leur aide militaire, et organisèrent une attaque sur Médine, quatre fois plus puissante que celle d’Uhud. Les Musulmans se pré- parèrent pour un siège, creusèrent un fossé et se défendirent contre l’épreuve la plus dure; mais la défection des Juifs restés dans la ville bouleversa toute la stratégie. Un habile diplomate parvint à désunir les coalisés, qui se retirèrent l’un après l’autre.
34) Les boissons alcooliques et les jeux de hasard furent alors déclarés interdits aux Musulmans.
Réconciliation :
35) Mohammed essaya alors de se réconcilier avec les Mecquois, et se rendit à Hudaibiyah, pas très loin de la Mecque La coupure de leur chemin caravanier du Nord avait ruiné leur économie. Mohammed leur promit la sécurité du transit, l’extradition de leurs fugitifs qui se seraient rendus chez lui. et toute autre condition qu’ils désirèrent. Il accepta même de rentrer à Médine, sans avoir pu faire le pélerinage de la Kaâba. Les deux parties contractantes promirent à Hudaibiyah non seulement la paix, mais aussi la neutralité dans les conflits avec les tiers.
36) Profitants de la paix, le Prophète déploya une activité intense pour la propagation de sa religion: Outre ses efforts dans l’Arabie, il adressa des lettres missionnaires aux souverains étrangers de Byzance, de la Perse (l’Iran), de l’Abyssinie et autres. Le prêtre « autocrator » (le « Dog hâture » des Arabes) de Byzance embrassa l’islam et fut lynché par la foule; le Préfet de Ma’ân (Palestine), pour avoir fait la même chose, fut mis à mort et crucifié par l’empereur. Un ambassadeur Musulman fut assassiné en Palestine Syrie, et, au lieu de punir le coupable. l’empereur courut avec ses armées pour le protéger contre l’expédition punitive envoyée par le Prophète (bataille de Mu’tah).
37) Les païens de ka Mecque profitèrent des difficultés des difficultés des Musulmans et violèrent le traité de la paix. Le Prophète conduisit lui-même une armée de dix-mille hommes, et surprit la Mecque qu’il occupa sans coup férir. Conquérant bienveillant, il rassembla la population de la ville, lui rappela ses méfaits: Persécution religieuse, confiscation injustes des biens des réfugiés invasions répétées, vint-ans d’hostilité insensée; puis leur posa la question: « Qu’attendez-vous de moi? » Comme tous baissaient la tête avec honte, Mohammed proclama: « Que Dieu vous pardonne, allez en paix; nulle charge contre vous aujourd’hui, vous êtes libres » Il renonça même aux biens que les païens avaient confisqués aux Musulmans. Cela transforma l’état psychologique et lorsqu’un chef mecquois s’avança spontanément vers Mohammed, à la suite de sa déclaration d’amnistie, pour se convertir à l’Islam, Mohammed lui dit: « Je te nomme gouverneur de la Mecque ». Sans laisser un seul soldat médinois ou autre, le Prophète rentra à Médine. L’lslamisation de la Mecque, achevée en quelques heures, fut complète et sincère.
38) La ville de Tâïf se mobilisa alors pour combattre le Prophète; avec quelques difficultés, l’armée ennemie fut dispersée dans la vallée de Hunaïn, mais les Musulmans préférèrent lever le siège de Tâïf et employer plutôt les moyens pacifiques pour briser la résistance de cette région. Moins d’un an après, une délégation de Tâïf se rendit à Médine pour annoncer son ralliement à l’Islam. Elle demanda d’abord l’exemption des prières, des taxes, du service militaire, et aussi l’autorisation de l’adultère, des boissons alcooliques; elle demanda encore la conservation du temple de l’idole Lât, à Tâïf. L’islam n’était pas un mouvement matérialiste immoral; la délégation eut honte de ses propres demandes concernant les prières, l’adultère et le vin: le Prophète leur concéda l’exemption du paiement des taxes et du service militaire, et ajouta: «Vous n’avez pas besoin de démolir l’idole de vos mains, nous enverrons des agents d’ici pour s’en occuper; s’il s’ensuit des malheurs, comme vous le font redouter vos superstitions, ce sont eux qui les subiront». Ainsi, le Prophète montrait quelle sorte de concessions on petit concéder aux convertis de fraîche date. La conversion des Tâîfites fut si sincère que, quelques mois plus tard, ils renoncèrent d’eux-mêmes aux exemptions contractées, comme nous le voyons par la nomination par le Prophète, d’un collecteur d’impôts chez eux, à l’instar des autres régions Islamisées.
39) Durant ces dix années de « guerre », les non-Musulmans avaient perdu sur les champs de bataille, en tout et pour tout, quelques 250 tués; les Musulmans encore moins. Incision bénigne, grâce à quoi le continent de l’Arabie, avec ses millions de kilomètres carrés, fut guéri de l’abcès de l’immoralité. Dans ces dix ans de lutte désintéressée, toutes les populations de la péninsule Arabique et des régions méridionales de la Palestine et de l’Iraq embrassèrent volontairement l’Islam; (certains groupes chrétiens, juifs et mages voulurent conserver leurs croyances, et on leur donna toute liberté de conscience ainsi que l’autonomie juridique et judiciaire).
40) En l’an 10 H., lorsque Mohammed se rendit à la Mecque pour le Hajj (pélerinage), il y rencontra 140.000 autres fidèles, venus de tous les coins de l’Arable, pour l’accompagner dans le devoir religieux. Il leur adressa un sermon célèbre, où il résuma tout son enseignement: « croyance au Dieu unique sans icônes ni autres symboles; égalité des croyants sans distinction de race ni de classe, sens autre supériorité qu’individuelle basée sur la piété; protection de la vie, des biens et de l’honneur de tous les êtres; abolition du prêt à Intérêt (même non usuraire), abolition des vendettas et de la justice privée; meilleur traitement des femmes, obligation de répartir l’héritage entre les proches parents des deux sexes, excluant toute possibilité de cumul dés richesse entre les mains d’un petit nombre: rôle, conféré au Coran et au comportement du Prophète, de loi et critère en toute question de la vie humaine ».
41) A son retour à Médine, il tomba malade et quelques semaines plus tard il eut la satisfaction, avant de rendre le dernier soupir, d’avoir bien accompli la tâche à lui confié de faire parvenir au monde le message divin.
42) Il a légué à la postérité une religion de monothéisme pur; il a crée de toutes pièces un état délivré de l’anarchie du bellum omnium contra omnes; il a établie une coordination harmonieuse entre le spirituel et le temporel, entre la mosquée et la citadelle; il a laissé un nouveau système de droit, qui dispense une justice impartiale, à laquelle le chef d’Etat lui même est assujetti au même titre qu’un homme du commun, et où la tolérance religieuse va si loin que les habitants non Musulmans du pays Islamique jouissent d’une complète autonomie juridique, judiciaire et culturelle. Quant aux revenus de l’Etat, le Coran en avait codifié la gestion: bien loin d’être la propriété du chef, ils servent avant tout aux pauvres. Ajoutons, pour finir, que Mohammed fut un parfait pratiquant de son propre enseignement.

Par le Dr. Mohammed Hamidollah.
Source: http://www.islam-paradise.com/vie_prophete_mohammed.php

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