Ne pas enregistrer la conversation
Certains se permettent d’enregistrer la conversation qu’ils entretiennent avec un frère dans le but de la divulguer à d’autres par la suite. D’autres encore, activent le haut-parleur en présence d’autres personnes, lors d’une communication et ce, sans prévenir l’interlocuteur. Ainsi, dans les deux cas, les paroles de l’interlocuteur sont écoutées par d’autres sans que celui-ci n’en soit informé ni ne l’ait autorisé.
Cet acte est répréhensible car il constitue une sorte de trahison voire de calomnie. En effet, la conversation téléphonique relève de l’ordre du privé et la divulguer à l’insu de notre frère représente un acte de trahison.
Mohamed ibn Ibrahim al-Hamad souligne que cet acte est d’autant « plus ignoble si celui qu’on appelle fait partie des gens de science et que l’on enregistre ce qu’il dit sans son accord, puis qu’on le propage par la suite, qu’on le diffuse sur internet ou qu’on le retranscrive en y apportant ajouts ou retranchements. » À ce sujet, le Cheikh Bakr Abu Zayd a dit : « Il n’est pas permis à un musulman, qui veille à l’honnêteté et hait la trahison, d’enregistrer ce que dit le locuteur sans son autorisation et à son insu, quel que soit le type d’entretien : religieux ou mondain, tel qu’une fatwa, une discussion scientifique ou financière, et ce qui va dans ce sens. » Nous constatons donc à quel point l’enregistrement d’une conversation sans l’accord de l’interlocuteur est à bannir.
Le Cheikh Bakr Abu Zayd va plus loin en caractérisant d’imposture voire de « tromperie aggravée » le fait d’enregistrer ces dialogues. Il distingue ainsi trois degrés : « Si on enregistre sa conversation sans qu’il ne le permette ni ne le sache, c’est une tromperie, une imposture et un abus de confiance. Si on divulgue cette discussion aux autres, c’est une tromperie et une trahison accrues de la confiance. Si on franchit le troisième pas : agir librement sur le texte et la conversation en le diminuant et en le restructurant, en introduisant ou en retirant des éléments, on commet la tromperie aggravée et « la mère des turpitudes », nul chagrin pour quiconque trahit. » Il est donc de notre devoir de ne pas enregistrer notre frère et de ne pas activer le haut-parleur sans son accord. En agissant de la sorte, nous restons loyaux envers nos frères.
Respecter certaines règles lorsqu’on envoie un message
Cette partie nous semble importante d’autant plus que de nombreux messages circulent facilement et rapidement actuellement. Il est nécessaire de respecter certaines règles de bienséance avant d’envoyer un message quel qu’il soit : rappel, parole sage, exhortation, conseil, condoléances ou bonne nouvelle… Ainsi, nous soulèverons quatre règles à prendre en compte lors de l’envoi d’un message téléphonique.
Tout d’abord, il faut s’assurer de la source du message. Ainsi, si le message est un rappel, il faut vérifier son authenticité car bon nombre de « rappels » sont envoyés et transférés sans que personne ne vérifie leur véracité. Si le message est une nouvelle, quelle qu’elle soit, il convient de vérifier si celle-ci est exacte. Il faut avoir conscience que nous sommes responsables des messages que nous transférons et que nous en assumerons donc les conséquences, qu’elles soient profitables ou nuisibles.
De plus, il faut éviter les messages composés de propos grossiers, de paroles diffamatoires ou d’images scandaleuses. Les messages insultants, les fausses accusations ou autre acte répréhensible en Islam sont à bannir.
Par ailleurs, il convient de s’assurer du numéro auquel on envoie le message afin de ne pas l’envoyer à quelqu’un à qui on ne l’avait pas destiné. Dans le cas contraire, une gêne s’installera de même qu’une mauvaise opinion sur l’expéditeur, « si le message en question n’est pas opportun. »
Enfin, il est important de prendre en compte la sensibilité et la situation du destinataire du message. En effet, le message peut convenir à un frère mais pas à un autre. Cela dépend de la situation, du caractère et de la sensibilité de chacun. Ainsi, un même message peut être interprété différemment par les destinataires et cela peut engendrer des mauvaises opinions sur l’expéditeur. Il revient donc à nous de prendre en compte cela afin de ne pas offenser ni blesser un de nos frères incha Allah.
Qu’Allah nous permette d’être loyaux et respectueux envers nos frères. Puisse-t-Il nous éloigner de ce qui cause le tort et provoque le mal.
Par Oum Ayoub